Claude Rapin, La Trésorerie du palais hellénistique d'Aï Khanoum. L'Apogée et la chute du royaume grec de Bactriane, Fouilles d'Aï Khanoum VIII, Mémoires de la Délégation archéologique française en Afghanistan XXXIII, Paris, De Boccard, 1992. VI, 464 p., 126 pl.

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L’assassinat du souverain gréco-bactrien Eucratide Ier vers 144 av. J.-C. marque le début du repli vers l’Inde des royaumes helléniques de l’Asie centrale. Avec ce roi s’effondre également l’une de ses capitales, Aï Khanoum (plan), qu’envahissent aussitôt des nomades originaires du monde des steppes. Avec le sanctuaire principal de la cité, la trésorerie du palais royal d’Eucratide représente l’un des monuments les plus riches en trouvailles qu’ait explorés sur ce site la Délégation archéologique française en Afghanistan. Bien que pillé lors de la chute de la ville, ce monument a conservé de nombreux vestiges de son contenu original: des inscriptions grecques sur vases témoignant des pratiques financières du palais, un fragment de papyrus philosophique, peut-être aristotélicien, des objets de la vie quotidienne grecque. La trésorerie recélait également les vestiges du trésor royal, constitué notamment d’objets de luxe indiens, fruits des campagnes militaires qu’Eucratide dirigea au sud de l’Hindu Kush dans les dernières années de sa vie. Parmi les trouvailles figurent un disque de nacre incrusté illustrant la légende indienne de Sakuntala et les fragments d’un trône en agate et cristal de roche, dont un exemplaire identique et d’origine également indienne a été découvert à Rome même.

P. Callieri, dans East and West, 44, 1994, p. 537-542.

R. Boucharlat, dans Revue Archéologique, 1995/1, p. 96-98.